L’église de Plessala était trop petite pour rassembler toutes les personnes venues accompagner le Père Roger Jamet pour sa Pâque, son passage vers l’éternité de son Dieu.
De nombreux prêtres étaient présents pour célébrer ses obsèques sous la présidence du Père Gérard Nicol, Vicaire Général.
Voici l’homélie du Père Pierre Bedfert qui a témoigné, d’un ton tout emprunt de douceur, quelle était la grande foi et la gentillesse de Roger.
Chers frères prêtres, Chère famille de Roger,
et vous tous chers frères et sœurs rassemblés autour de Roger,
Nous sommes venus nombreux aujourd’hui célébrer la pâque du Père Roger Jamet. Il vient de nous quitter au terme d’une éprouvante et dure maladie. C’est après une ultime prière qu’il est parti à la rencontre du Seigneur, et que le Seigneur est venu dénouer le tablier du serviteur Prêtre Roger. Jusqu’au bout, avec lucidité, à l’image du Christ pasteur, il a porté la lourde croix de la souffrance. Dans les derniers temps de sa maladie, il nous demandait aux uns et aux autres de ne pas être triste, mais au contraire d’être plein d’espérance et de prier les uns pour les autres.
Le Père Roger Jamet, était un homme pétri de foi et d’amour du prochain. A travers la prière et l’Eucharistie qui était sa nourriture spirituelle, il aimait passionnément le peuple de Dieu qui lui était confié. C’était un homme d’accueil, d’écoute, de partage et de grande fraternité, toujours là pour apaiser, encourager et réconforter les uns et les autres. Il savait prendre le temps. Je suis sûr que près du Seigneur, par l’intercession de Notre Dame de toute aide, il continuera de nous aider. Son absence d’aujourd’hui devient pour nous, une nouvelle présence.
Au lendemain des fêtes pascales, au moment où nous accompagnons notre frère Roger, nous sommes tous invités à faire mémoire de Jésus le Christ , le ressuscité, que nous venons de célébrer tous ces jours derniers.
Faire mémoire de Jésus-Christ, c’est proclamer, qu’au delà de notre affection humaine et précieuse, nous sommes aimés par Dieu d’un incroyable amour manifesté en Jésus-Christ.
Faire mémoire de Jésus le Christ, c’est proclamer qu’au-delà de notre humaine tendresse, il y a pour l’homme, pour tout homme, l’incomparable tendresse de Dieu notre Père.
Faire mémoire de Jésus-Christ, c’est proclamer qu’au-delà de notre souffrance : humaine, et de notre mort, il y a la vie éternelle promise de Dieu et donnée en Jésus-Christ. C’est proclamer qu’au cœur de notre tristesse, Dieu nous invite à sa joie. Les larmes du croyant ne sont pas désespérées, elles s’éclairent de la lumière de Dieu. Quand la mort détruit nos liens, avec des êtres chers, quand elle nous impose de douloureuses ruptures comme aujourd’hui, Dieu rétablit des liens mystérieux entre eux et nous, car Dieu est communion : Roger, durant toute sa vie de Prêtre, l’a proclamé, avec force, foi, amour, assidu à la prière de l’Eglise. Ces derniers temps par exemple, il aimait tout spécialement qu’ont lui fasse la lecture des psaumes, sans oublier la prière de complies :
Maintenant, ô Maître souverain,
Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix,
Selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
Que tu préparais à la face des peuples,
Lumière qui se révèle aux nations
Et donne gloire à ton peuple Israël.
Roger, comme le dit un chant, que nous prenons souvent en pareille circonstance, « Il restera de toi, ce que tu as semé » en d’autres… tout cela va germer. Que Dieu Notre Père accueille Roger dans sa maison, car il a cru de toutes ses forces en son envoyé.
Roger, au mois de septembre dernier, tu est allé à Lisieux, parce que tu voulais dire « Merci » à la petite Thérèse pour tout le chemin parcouru. Aujourd’hui, j’ai envie de te dire : « tu n’est pas mort, tu es entré dans la -vie en Jésus-Christ ». Confiance, c’est la main de Jésus qui conduit tout.
Ton frère,
Pierre Bedfert.
A la fin de la Célébration a été lu un hommage plein de poésie de la paroisse de Langueux, dernière paroisse du ministère de Roger
Cher Roger,
Nos réunions résonnent encore
De ta chaleur,
A t’écouter nous faisions corps
Dans ta ferveur.
Et voilà que tu pars,
Vers ce paradis
Que tu as tant promis.
Des larmes et des sourires
Nous avons partagé
Et pendant cinq années
Tu nous as tant donné.
Si nous sommes peinés
C’est de perdre un ami,
Mais pas désespérés
On te sait accueilli.
Nous te voyons
Dans le silence,
Car tu n’as pris pour nous
Qu’une longueur d’avance
Tu restes l’éclaireur
Qui a guéri nos peurs,
Par l’Espérance.
Langueux te pleure
Car Langueux t’aimait
Très fort
Tout simplement.
Comme un frère.
Que l’on perd
Et qu’on retrouvera
Toujours
Dans la prière.
Cléry
Pour la Paroisse de Langueux