Ce jeudi 21 avril, l’église de Trégueux débordait de monde. Plusieurs prêtres dont le frère de Marie, l’abbé Robert Guinard et de nombreux amis se sont réunis autour de Marie et de sa grande famille.
Le Père Roland Gaultier de Broons a acueilli toute l’assemblée venue revivre les moments vécus près de Marie.
Dans son homélie le Père Roland Gaultier
a retracé ce qui était le moteur de la vie de Marie.
« Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu et ils connaissent Dieu »
Ces paroles de St Jean sont vraiment très fortes…
Comment moi le tout petit pourrais-je prétendre être l’enfant de ce Dieu infini qui fait jaillir les galaxies dans l’espace ?
Pouvons-nous avoir cette folie dans notre cœur pour Marie ? La réponse est en nous.
Le miracle est déjà dans nos vies…
Voyez ! qu’il s’agisse de l’enfant né biologiquement dans sa famille, ou de l’enfant adopté, c’est toujours l’amour des parents qui en fait leur enfant. Pareillement, c’est l’amour que nous donnons qui nous élève jusqu’au cœur de Dieu, où il nous fait son enfant.
C’est le miracle permanent de notre condition humaine et divine à la fois.
« Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu et ils connaissent Dieu ».
En cela, nous sommes bien aussi les descendants du « Petit Prince » qui disait qu’on ne connait bien qu’avec le cœur.
Marie qui a su diffuser autour d’elle la joie d’aimer et de servir portait bien en elle les traces de l’amour de Dieu… Cette ressemblance, sa joie d’aimer et de servir au sein de sa famille, dans son travail professionnel, dans le quotidien pétillant de ses relations, dans la place qu’elle a tenue au sein du mouvement chrétien des retraités… était marqué de l’ADN évangélique, l’ADN de Dieu.
Pendant la Prière Universelle
Nous avons prié pour Marie et aussi pour nous en pensant à ce qu’elle représentait pour nous tous.
- Pour Mémé qui vient de nous quitter, Seigneur que sa vie terrestre bien active parmi nous, faite de parenté, d’amitié, de travail et de service, trouve Ta gratitude : donne lui la vie éternelle
Nous Te prions. - Pour les siens, La FAMILLE, pour les qualités que nous aimions chez elle : sa bonté, sa générosité sa gaieté, son éternel optimisme et sa persévérance. Pour la part impressionnante de joies et de réconfort qu’elle a donné sans compter autour d’elle
Prions le Seigneur. - Pour tous ceux qui connaissent la souffrance, la longue maladie, la dépendance et pour tous ceux qui les accompagnent
Nous t’en prions Seigneur. - Pour nous tous ici rassemblés en Eglise, soyons de vrais témoins de l’espérance qui nous anime, avec dans un coin de notre cœur un germe de l’illumination de Mémé.
Prions le seigneur.
Fin de la messe
Pendant la communion, nous avons chanté et avons fait le lien avec toute la longue vie de Marie
ces mains unis par l’affection, les tendresses humaines,
ces mains quand elles partagent le pain, chantent ta gloire
Toute l’assemblée a chanté ensuite le Magnificat qui redit les merveilles que fit le Seigneur pour Marie et que Jérôme va nous décrire dans le détail.
Le mot de Jérôme
Il était une fois l’histoire d’une Mémé comme tant de familles souhaiteraient probablement en avoir, mais qui n’imagineraient même pas le milliardième de ses qualités. Je parlerai de la mienne, en mon nom, au travers de mon vécu.
Plus jeune, à 5 ou 6 ans, je me souviens le jeudi et le samedi après-midi à la boucherie, où après le déjeuner avec Mémé, Pépé, tata Michèle, Jean-Pierre, Maman, parfois Mémère d’Yffiniac et sûrement d’autres que j’oublie, je passais des heures à jouer avec mon frère Joël dans les petits greniers au dessus du magasin, c’était magique, à la recherche de ’trésors’ : des livres, des revues, des objets divers entreposés et mille choses qui nourrissent l’imaginaire des enfants.
Il y avait aussi les vacances chez Mémé avec le cousin Philippe, Jean-Pierre n’était encore qu’un lycéen, les Noël en famille, la télé couleur dans la maison neuve, Pépé venait de mourir un an plus tôt en 1969.
Le jour de Noël tous ensemble, pendant même un temps, avec tonton Marcel Guinard et sa famille, la joie quand on est gamin de vivre cette fête de famille, de recevoir des cadeaux, la pièce de 10 francs en argent avec un livre : les étrennes de Mémé (Elle trouvait quand même le temps d’aller les acheter).
Il faut bien l’avouer, c’était une existence enrichissante et pour parfaire encore cette vie plutôt agréable, Mémé décide d’offrir à ses quatre enfants un terrain et une construction au bord de la mer pour rassembler toute sa famille en 1975. Plusieurs étés à la Ville Berneuf, dans un bâtiment, il est vrai un peu spartiate, un bâtiment hors d’eau, hors d’air avec une pièce dortoir pour chaque famille et une grande pièce centrale pour les repas en commun n’étaient que du bonheur deux mois par an pour des vacances idylliques. La roulotte, relique des débuts, transformée en salle de jeux n’a pas survécu hélas, mais elle reste si présente dans ma mémoire. Les balades, les bains de mer plusieurs fois par jour. Les repas tous ensemble autour de l’impressionnante table de la salle commune, les grillades, les patates au beurre et les fameux goûters sont vraiment inoubliables. Là encore Mémé fait plaisir à tout le monde, après avoir offert le fruit d’un dur labeur, les économies de toute une vie de travail, elle apporte souvent de la viande, des gâteaux, des bonbons, elle est tant généreuse. Mémé est invitée à toutes les fêtes de famille, de belle-famille ou d’amis, passe voir ses petits enfants, ses arrières petits enfants, elle est toujours là quand il faut où il faut. Elle a de la visite en permanence, reçoit avec son éternelle gentillesse et l’on s’y sent toujours si bien (la bienvenue prend toute sa signification chez elle.)
Elle me parlait aussi d’un cousin éloigné, Victor Guillerme qui avait migré au Canada dans les année 30, cela me faisait rêver… Il a fini sa vie à la maison de retraite de Trégueux, là où elle passait voir si souvent ses contemporains. Avec des copines, il y a le voyage à Rome où elle est si proche du pape Jean-Paul II qu’il la reconnaît, enfin je crois ! et encore Jérusalem, Jéricho, le chemin de croix sur les traces du Christ, la quête du Graal ?,
C’est sûr Mémé était, non elle est Exceptionnelle et le restera pour notre éternité.
L’Equipe MCR de Trégueux se souvient du dynamisme de Marie
Fidèle depuis 36 ans à « La Vie Montante » puis au MCR (mouvement chrétien des Retraités) elle savait animer les réunions. Elle portait la communion aux personnes qui ne pouvaient se déplacer. Avec la chorale paroissiale elle avait le souci de participer à toutes les obsèques.
Très entreprenante, elle participait à d’autres activités, entre autres elle avait fédéré un certain nombre de personnes âgées pour jouer au Scrabble où elle se montrait particulièrement douée !!!
Nous la regretterons beaucoup et la garderons toujours dans nos cœurs.
