• allumer le feu et le voir devenir lumière pour éclairer nos pas
• commencer notre célébration dans la pénombre et la voir s’éclairer de lumière
• plonger le cierge pascal dans l’eau et l’en sortir
• revêtir le vêtement blanc pour manifester qu’on est une autre personne quand on est devenu chrétien.
• être oint de parfum pour être beau et se mettre la vie en fête….

Tous ces gestes que nous ferons ce soir sont des gestes de conviction, des gestes qui nous identifient. Si nous n’étions pas chrétiens nous ne les poserions pas. J’aurais pu vous le dire en latin : lex orandi, lex credendi. Bref, ce que nous faisons c’est ce que nous croyons.

• Ce soir est une nuit sainte, une nuit différente. Jésus le crucifié sort du tombeau. Il n’est plus là où on le croyait. Le tombeau est vide. Jésus précède ses disciples en Galilée, la Galilée de leur première rencontre : Nazareth, Capharnaüm, Tibériade, Cana, le Thabor, là d’où tout est parti, et où tout recommencera. Elle tient en peu de mots la foi des chrétiens : Le crucifié est ressuscité. Il vous précède. Rejoignez-le.

Toute notre foi tient en ces quelques mots, ces quelques mots qui sont devenus des gestes : Le plus fort que la mort est lumière, feu. Il change la vie en une fête et nous portons beaux habits et beaux parfums. Le péché, le mal et la mort, comme l’eau, peuvent nous éclabousser mais non nous anéantir.

• Ces gestes que nous posons et ces mots que nous disons peuvent être questionnés par ceux qui nous voient vivre, ceux qui ne partagent pas notre foi mais s’y intéressent.

Ils nous demandent :

• Est-ce la même chose de vivre en connaissant Jésus ou en ne le connaissant pas ?
• Est-ce la même chose de chercher de nuit, comme à tâtons, le chemin de vie avec Jésus ou sans lui ?
• Est-ce la même chose de lutter avec lui ou sans lui contre le mal et toutes les formes de péché ?
• Est-ce la même chose de souffrir avec lui ou sans lui ?
• Est-ce la même chose de s’adresser à Dieu en le priant par Jésus ou sans lui ?

• Etc, etc…………………….

Que pouvons-nous répondre ?

Nous répondons avec Pierre : « A qui d’autres irions-nous ? Il a les paroles de la vie éternelle ! » Non décidément, même si c’est avec prudence, en n’ayant pas toujours l’air très malin, non ce n’est pas la même chose que de vivre, aimer, travailler, prier en ayant connu Jésus ou en ne l’ayant pas connu.

• Chaque année en France, trois mille adultes demandent à devenir chrétiens. Quatre de ces 3000 sont là avec nous : Solène, Lucie, Elodie, Maëlle.

Il nous est parfois dit à nous chrétiens que nous ne sommes ni insignifiants, ni inutiles malgré ce qui peut apparaître comme un affaiblissement de l’Eglise, une large indifférence dont elle ferait l’objet.

Ce qui est ni insignifiant, ni inutile c’est ce que nous devenons avec le Seigneur quand sa lumière, son feu, son souffle, son huile, son vêtement de fête nous changent, quand il devient clair, au moins aux yeux de quelques-uns que ce n’est pas la même chose d’avoir rencontré le Christ ou de ne l’avoir pas rencontré.

Des voisins, des collègues de travail, des amis et des parents ont besoin de notre foi, de ce qui nous fait tenir au milieu des épreuve mais aussi de ce qui donne saveur à nos vies. Nous sommes la Galilée de ces gens. En nous qui vivons avec eux, le Seigneur est déjà là, il les précède.

Il est là, il les attend. Le moment propice du rendez-vous viendra comme il est venu pour Solène, Lucie, Maëlle, Elodie.

Demain un jour de plus commence. Jésus en vous, en moi, en nous veut le vivre ( M.Delbrêl) et y attendre tous ceux qui voudront bien le chercher et le rejoindre.